Je m’appelle Damien Reeves et je suis originaire du Texas de l’ouest. Je suis missionnaire partenaire de PSP depuis 2001, année où ma femme (Gudrun) et moi sommes arrivés au centre de vacances Champfleuri (38) pour rejoindre l’équipe missionnaire sur place.
Comment un texan est-il arrivé à Champfleuri ? La réponse est simple : en priant des prières dangereuses. Laissez-moi vous expliquer…
En 1993 après avoir travaillé 2 années dans un grand cabinet internationale d’experts comptables à Dallas et en réalisant que j’étais un esclave bien payé (à l’époque on travaillait entre 60 et 100 heures la semaine ; heures que nous devions comptabiliser chaque semaine à l’heure près !), j’ai commencé à prier cette prière dangereuse : « Seigneur, montre-moi ce que tu veux que je fasse ! »
À vrai dire je ne pensais pas qu’Il voulait que je reste là à Dallas en tant qu’expert comptable (chose qui me convenait parfaitement). Je pensais que j’allais retourner à l’université pour faire des études en master pour devenir un administrateur au niveau universitaire ou au moins trouver un autre travail dans la comptabilité qui me permettait de vivre une vie « équilibrée ». Tout cela avec le but de vivre le « rêve américain ».
Après avoir prié cette prière pendant trois semaines, j’ai reçu une brochure pour faire des missions à court-termes d’un an en Europe. Celle-ci était non-sollicitée de ma part et je n’avais aucune idée pourquoi je l’ai reçue ! Quoi faire ? J’avais prié que Dieu me montre ce qu’Il voulait que je fasse, mais je n’avais aucune aspiration de faire ni une mission, ni de vivre en Europe. Après encore 2 semaines de cette prière et aucune autre réponse de la part de Dieu, j’ai conclu que Dieu a exaucé ma prière dangereuse. J’ai fait mon inscription pour faire la mission à court-terme et quelques mois plus tard, j’ai atterri au Bercail en Alsace sans parler plus de 20 mots de français.
C’était une longue année bien pluvieuse. Malgré le manque de soleil, j’ai appris la langue et je me suis fait des amis. Ces derniers me disaient que je devais aller à l’école biblique avec eux l’année d’après. Je leur ai clairement expliqué qu’une année en France me suffisait pour le reste de ma vie car le soleil et la chaleur du Texas me manquaient énormément (et c’était là-bas que j’allais pouvoir vivre le rêve américain). Ils ne lâchaient pas le morceau et j’ai donc demandé le bulletin d’inscription (en sachant que je n’y irai jamais !). Peu de temps après l’Institut Biblique Européen à Lamorlaye a refusé mon inscription car cet institut accueillait uniquement des étudiants européens et africains. C’était la fin de la discussion avec mes copains à cet égard.
Vers la fin de mon année diaconale au Bercail, j’ai commencé à prier une autre prière dangereuse : « Seigneur, montre-moi CLAIREMENT ce que je dois faire l’année prochaine ». Je m’étais inscris dans deux universités américaines pour faire le master dont j’ai fait mention plus haut. J’insistais auprès du Seigneur que j’avais besoin d’une réponse CLAIRE – comme Gédéon.
Trois semaines plus tard le lundi, j’ai reçu une première lettre d’une de ces universités en expliquant qu’ils avaient tout reçu sauf ma 3ème lettre de recommandation. Mon dossier était donc incomplet et en suspens jusqu’à l’année suivante. Mercredi de la même semaine, j’ai reçu une deuxième lettre de la seconde université avec la même réponse. Jeudi de la même semaine, je reçois une deuxième lettre de l’IBE en m’expliquant que puisque j’ai été déjà en France et que j’avais déjà 26 ans, ils acceptaient ma candidature. « NON », « NON », « OUI ! » dans l’espace 4 jours. Ma prière dangereuse de « clarté » a été exaucée par Dieu.
Malgré moi et mettant le rêve américain pour ma vie en suspens pendant une année, je suis arrivé au nord de Paris pour faire une année d’étude théologique. Je me disais que ce serait bien d’approfondir mes connaissances bibliques et ma relation avec Jésus. Pour moi, c’était clair qu’après cette année à l’institut, je retournerais vivre le rêve américain au Texas !
Selon les gens de l’institut, c’était une année particulièrement « pluvieuse »… Elle était aussi douloureuse pour moi personnellement car le Seigneur dans Sa grâce a commencé à enlever les choses dans ma vie qui ne le glorifiaient pas (et il y en avait beaucoup…) En même temps il me taillait bien pour que certaines choses puissent porter du fruit plus tard (cf. Jean 15).
Puisqu’il y avait la possibilité de faire soit une année, soit trois années avec diplôme, on me demandait si je comptais revenir l’année d’après. Je savais que si je reviens pour la deuxième année que je ferais une troisième année et que par la suite je devais être missionnaire en France. Dans mon esprit bien étroit, ce n’était pas MON plan pour ma vie et c’était loin d’être le rêve américain.
Vers la fin de l’année, je priais dans ma chambre et je « luttais » avec le Seigneur. Vers la fin de la prière/lutte, j’ai prié une prière dangereuse : « Ok Seigneur, je fais tout ce que tu veux. Je te donne tout. » Ce qui s’en est suivi m’a marqué profondément jusqu’à aujourd’hui. Je ne peux pas dire si j’ai entendu la voix de Dieu avec mes oreilles ou avec mon âme, mais j’ai reçu clairement Sa réponse à cette prière dangereuse : « Maintenant tu as compris. » C’était comme du miel qui a commencé sur ma tête est descendu doucement dans tout mon être jusqu’à mes orteils. J’avais une paix et une clarté divine. Je savais que ma place était en France, que j’allais avoir le privilège de proclamer le beau nom de Jésus parmi les Français pour le reste de ma vie. J’ai été rempli de Sa joie et Sa paix profondes !
Me voilà 28 années plus tard en train de vivre « le rêve français ». Malgré des moments « pluvieux » je prie toujours des prières dangereuses devant un Dieu trois fois saint car je sais qu’Il exauce nos prières à SA façon pour Sa gloire et pour notre bien.