Réflexion

Perspectives

Au chevet de la création avec A Rocha

04 février 2020administrateur

À Perspectives, nous voulons développer un esprit de générosité pour le royaume de Dieu. Si l’Église locale est un lieu d’engagement vital, elle doit aussi être un lieu où chacun est soutenu et encouragé à témoigner du règne de Dieu par ses engagements professionnels et associatifs. Paul Jeanson, de l’Église d’Abbeville, témoigne ici du cheminement par lequel Dieu l’a conduit à s’investir dans l’association A Rocha France, organisation chrétienne internationale de conservation de la nature, qui agit de façon concrète pour l’environnement et qui mobilise les chrétiens à prendre soin de la création et à intercéder. Il en assure actuellement la présidence.

De l’entreprise à l’engagement chrétien pour l’écologie

Je me suis engagé pour A Rocha parce que j’ai mal tourné !

Troisième fils d’une famille catholique où l’entreprise était dans l’ADN, je n’avais pas ma place dans celle de mon père, et ça tombait bien ; je rêvais de moteurs et de planches à dessin. Je fus donc orienté vers les « ordres ». Malgré 10 ans de petit séminaire, la vocation n’est pas venue, en tous cas pas sous la forme imaginée initialement.

Arrivé en études supérieures, loin de la maison, j’ai découvert le GBU [Groupe biblique universitaire] et que les Écritures sont vivantes. Éloignement du catholicisme vers des eaux évangéliques, je tourne vraiment mal.

Des études techniques puis commerciales, belle carrière en perspective, loin de la famille. Puis finalement retour au bercail, les deux premiers frères s’avérant plus qualifiés ailleurs que dans l’entreprise de papa, et m’y voilà à la tête d’un « domaine » à vocation agricole et touristique. Adieu moteurs et industrie. Décidément, je tourne mal à nouveau.

Les années passent et l’entreprise s’engage à fond dans l’écotourisme, et amorce la transformation de la partie agricole en production de plantes pour restaurer les milieux humides. Me voilà écolo sans le vouloir.

Comment concilier cette activité professionnelle avec un engagement chrétien ?

Lors d’un temps de retraite, j’ai défini les valeurs fondamentales qui seraient les bases de la culture d’entreprise à partager avec les collaborateurs : humilité, vérité, fidélité, générosité et travail.

Bon terreau qui permit de nombreuses conversations avec cadres et employés sur l’origine de ces valeurs. Et je constate avec bonheur que c’est bon pour la rentabilité.

Rencontre avec A Rocha

Puis la rencontre d’A Rocha : je découvre que l’engagement professionnel dans le respect de la création est juste obéissance à Dieu.

Je tourne mal à nouveau car au terme d’une crise dans l’actionnariat familial, je dois quitter l’entreprise et me retrouve disponible. L’agenda se vide, mais se remplit vite avec des prises de responsabilité au sein d’A Rocha. L’expérience d’entreprise est alors bien utile, notamment pour la reprise du domaine des Courmettes. La boucle est bouclée.

Cette ONG chrétienne, affiliée à l’UICN, tisse son réseau désormais dans une vingtaine de pays du monde.

A Rocha ne concerne pas que les gens qui y travaillent, notamment les scientifiques et autres animateurs nature.

Certes, l’organisation s’est consacrée, à ses débuts, à la « conservation » de la nature, et mène des projets de terrain très divers dans ce domaine sur les 5 continents.

Nous devrions tous être écolos !

Mais de quoi s’agit-il ? D’obéir à Dieu dans le cadre du mandat en faveur de la création, depuis le jardin d’Eden où l’homme fut appelé à le cultiver et à le garder.

Or  nous sommes tous en interférence avec la création. En tant que consommateurs déjà, mais aussi en tant qu’acteurs dans notre environnement, notamment sur les lieux de travail, notre collectivité locale, ou tout simplement notre jardin et notre assiette. Nos décisions et comportements impactent inévitablement les ressources naturelles, les paysages, la diversité des espèces. Inutile ici de développer ce qui est devenu aujourd’hui une évidence dans notre société.

Alors pourquoi les chrétiens ne sont-ils pas tous « écolos » ? Comment peut-on compter sur le monde pour « sauver la planète », si ceux qui croient au Créateur ne sont pas les premiers à l’œuvre ? Où es-tu mon peuple,  celui qui porte mon nom ? (2 Ch 7 : 14)

Les politiques pensent échéances électorales. L’économie, qui nous concerne tous, ne vise que croissance infinie et dividendes immédiats. Le simple citoyen cède aux tentations du monde, et à la facilité de croire qu’il n’y pas de raison de changer son mode de vie si les autres ne le font pas. La théorie de l’effondrement commence à hanter la société. Tout cela sonne-t-il bien avec l’espérance chrétienne ?

« Mon peuple, renonce à tes mauvaises voies. C’est le témoignage invisible de ceux qui pratiquent une conversion totale, celle du fond du cœur, là où ils sont placés. Cela se traduit de façon très concrète par une générosité active en faveur du Royaume, par un soin particulier pour toute la création.

Mon peuple, repens-toi. Tu t’es conformé au siècle présent, tu as fait comme tout le monde, et encore aujourd’hui tu tardes à agir.

Mon peuple, prie, car ce qui est désespéré pour le monde, ne l’est pas pour Moi : Je peux guérir le pays comme J’ai pu multiplier le pain de ceux qui avaient donné le peu qu’ils avaient ».

Paul Jeanson, président A Rocha France, membre de l’Église Perspectives d’Abbeville

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